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FRANCE TV STUDIO

UN IMPRESSIONNANT CENTRE DE STOCKAGE DE DÉCORS ET D’ACCESSOIRES


À Vendargues, les studios de France Télévisions abritent tout le mobilier et les objets nécessaires à la construction des décors des productions du groupe.


Notamment pour Un si grand soleil . C’est Laurence Astier, une ancienne régisseuse plateau de la série Plus belle la vie de France 3, qui gère ce stock impressionnant, constitué de milliers d’éléments avec pour objectif de les réemployer. « J’ai commencé ma carrière très tôt dans le théâtre. J’aimais le dessin donc je me suis dirigée vers la déco. À dix-sept ans, j’étais machiniste à l’Opéra Garnier. Je suis passée par les plus beaux théâtres comme l’Opéra Royal de Versailles ou le théâtre des Champs-Élysées… À la naissance de mon premier enfant, je me suis installée à Marseille, au Théâtre National. » Elle occupe le poste de régisseur quand on lui propose de travailler sur la série Plus belle la vie. « Je ne voulais pas faire de télévision. Le théâtre, c’est une vocation, c’est quelque chose que l’on fait par conviction. Finalement quand j’ai vu les décors de la série, cela m’a donné envie ». Dès 2006, elle s’occupe de la régie plateau. Les décors sont créés par les chefs déco, elle s’occupe du montage et de la transformation. « Lorsque les décors sont livrés, nous devons les rendre ”pratiques” : passage de câbles, trappe de caméras… on doit créer l’outil technique sans dénaturer l’esthétique. L’objet principal c’est le comédien, pas les déco, les plans sont souvent serrés, le fond flou, il y a beaucoup de triche, des installations sur poulie pour mettre au cadre une lampe par exemple. » Depuis 2018, elle mène avec brio le projet de centralisation des accessoires de jeu de France Télévisions. La première étape sera la mise en volume. « Un certain nombre de centres de stockage ont fermé, d’autres ont été élagués. Chaque camion qui arrivait était une surprise. Au départ, j’avais seize conteneurs dehors sur le parking à ranger. J’ai commencé par le petit accessoire, ensuite j’ai rassemblé les types de mobiliers, un conteneur de chaises, un autre de tables etc. C’est ce qui m’a permis de jauger le volume dont j’avais besoin. Ensuite j’ai imaginé les rangements ». Un travail titanesque car le lieu est une véritable caverne d’Ali Baba. Sur plus de 4 000 mètres carrés sont entreposés d’innombrables mobiliers et objets en tout genre sur d’immenses étagères. Canapés, buffets, chaises, tables, matériel médical, livres, téléphones, textiles en tout genre, jouets, luminaires, vaisselles… « C’est le paradis pour un brocanteur. Il y en a de toutes les époques, même de très belles pièces. » Tous ces éléments de décors, Laurence les récupère, les archive et les stocke afin qu’ils soient réutilisés sur d’autres tournages. Mais pas seulement. Avec son équipe, elle répare, transforme et fabrique des éléments. Elle est aussi constructrice. « Il y a des choses que je transforme. Si un objet est cassé ou abîmé, je suis en capacité de le réparer ou de le transformer. Aujourd’hui par exemple, on a retapé des chaises, et créé un cache-porte pour un décor ». C’est donc ici que l’équipe de France TV Studio déniche tous les éléments qui constituent les décors de la série de France 2. Mais pas seulement. Ce lieu, unique en France, est aussi ouvert aux autres productions du groupe. « Les chefs déco viennent, avec leurs scénarios. Je passe du temps avec eux, on fait une sélection et ils repartent avec ce dont ils ont besoin. » Ce stock est encore difficile à quantifier. Mais Laurence a entrepris un long travail de référencement grâce à une base de données très bien renseignée. « À ce jour, j’ai pris 1 200 meubles en photo, et je n’en suis même pas à la moitié. On peut estimer qu’il y en a environ plus de 3 000. Et des accessoires, il y en a des milliers, sans doute. » Pour enrichir le stock, les équipes de France Télévisions sillonnent les brocantes et les vide-greniers, les centres Emmaüs, ou se servent directement dans les magasins. « Les assembliers et les régisseurs d’extérieur effectuent des recherches, prennent des photos et font faire des devis sous le contrôle d’un chef déco. » Dans son bureau, Laurence Astier abrite quelques trésors. Des objets fétiches, fragiles, qui ne dorment pas sur les immenses étagères du hangar, comme les autres. Notamment de très vieux appareils photo, dont elle raffole.



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