ÉCLATANTE
“JE VEUX ÊTRE COMÉDIENNE, JE N’AI PAS LE CHOIX, C’EST VITAL, JE NE PEUX PAS FAIRE AUTREMENT.” AVEC UNE DÉCLARATION AUSSI FRANCHE ET ÉMOUVANTE, SOLENE HEBERT RÉVÈLE LES NUANCES DE SA PASSION ET SON BESOIN VISCÉRAL D’EXPRIMER SON ART. MAIS QUI EST CETTE ÉTOILE MONTANTE DE LA TÉLÉVISION FRANÇAISE, QUI ÉVOLUE AVEC AUTANT DE FACILITÉ ENTRE L’HUMOUR ET LE DRAME ?
Solène Hébert n’a pas grandi dans une famille d’artistes. « Je ne connaissais pas du tout le métier du cinéma ni celui du théâtre. J’ai vu ma première pièce au lycée. Nous n’allions jamais au cinéma et nous ne regardions pas vraiment la télé », se souvient-elle. Sa vocation s’est dessinée dans l’intimité de sa chambre. « Enfant, je passais des heures à jouer devant mon miroir, à m’inventer des scènes, des personnages, sans savoir finalement ce que je faisais, » avoue-t-elle. Timide, presque introvertie, la jeune Solène découvre la scène au lycée. « En seconde, je me suis inscrite à l’option théâtre.
EN SECONDE, JE ME SUIS INSCRITE À L'OPTION THÉÂTRE. C'EST DEVENU IMMÉDIATEMENT VITAL. MOI QUI ÉTAIS HYPER TIMIDE ET QUI NE PARLAIS PAS, D'UN SEUL COUP, SUR SCÈNE, JE ME TRANSFORMAIS EN JOUANT TOUJOURS DES CHOSES ASSEZ VIOLENTES OÙ JE DEVAIS CRIER ET PLEURER.
C’est devenu immédiatement vital. Moi qui étais hyper timide et qui ne parlais pas, d’un seul coup, sur scène, je me transformai en jouant toujours des rôles assez violents où je devais crier et pleurer ». Elle trouve alors dans l’art dramatique une échappatoire, une façon de vaincre sa timidité. Malgré ses incertitudes et son manque de familiarité avec le monde du spectacle, elle intègre le prestigieux cours Florent en classe libre avant de faire deux ans de plus au studio Asnières. « En faire mon métier me paraît à ce moment là irréaliste. Mais je passe le concours de la classe libre. Je voulais savoir où me situer en termes de niveau, si je devais essayer ou laisser tomber », se souvient-elle. Son talent brut et instinctif séduit. Elle passe de nombreux castings. « Je le dis à tous les jeunes, il ne faut pas attendre la fin des études, parce que passer des castings c’est presque un autre métier, c’est un exercice en soi. »
En 2011, elle décroche son premier rôle dans Le Mentor de Jean-Pierre Mocky. Entre cinéma et télévision, Solène n’a pas hésité à explorer divers registres. Des séries comme La Nouvelle Maud et Section de recherches aux films Les Profs et Yves Saint Laurent, elle a prouvé sa capacité à se métamorphoser.
Mais c’est en 2016, avec le rôle d’Emma dans la série éponyme, qu’elle s’impose. « C’était un rôle compliqué, fabuleux à défendre, » dit-elle. Son interprétation d’un androïde au service de la police exigera une « énergie folle », une subtilité d’expression qui a captivé le public. « Il m’a fallu beaucoup travailler ma posture, ma voix. Il fallait que je l’humanise avec extrêmement peu de moyens, que j’aie une certaine rigidité dans le corps, que je gomme mes expressions de visage et que je fasse tout passer par le regard. » En 2017, Solène devient un visage familier du petit écran avec son rôle de Victoire Lazzari dans Demain nous appartient. « J’aime beaucoup ce personnage. Il a de nombreuses facettes, c’est un personnage hyper riche qui a beaucoup d’interaction avec d’autres personnages », dit-elle avec enthousiasme. « Elle est assez proche de moi. Mais finalement c’est normal. En six ans, elle a énormément évolué, j’insuffle un rythme personnel et les auteurs me suivent. C’est vraiment une chance, ils me gâtent beaucoup ».
À 32 ans, Solène a un seul plan : être heureuse. « Je ne suis ni dans le passé, ni dans le futur. Je suis dans le présent. Je dois avoir une bonne étoile, je mène assez bien ma barque. Alors je lui fais confiance », confie-t-elle. Aujourd’hui celle qui vit entre Paris et Sète ne cache pas son attachement pour l’île singulière. « Quand j’arrive et que je vois le Mont Saint-Clair, mon coeur se soulève », dit-elle. Ces mots, à la fois simples et poétiques, capturent bien l’essence de Solène Hébert : une femme qui trouve sa joie dans les petites et grandes choses de la vie, et qui parvient à transformer cette joie en art de vivre.
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