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FOLCO MARCHI & HUBERT BENHAMDINE

COMME DES FRÈRES


AMIS À LA SCÈNE COMME À LA VIE, FOLCO MARCHI ET HUBERT BENHAMDINE, DEUX ACTEURS PHARES DE LA SÉRIE UN SI GRAND SOLEIL DIFFUSÉE SUR FRANCE 2 DEPUIS 2018, SE SONT PRÊTÉS AU JEU D’UNE INTERVIEW CROISÉE. L’OCCASION D’EN APPRENDRE UN PEU PLUS SUR LEURS PARCOURS ET SUR LEURS RÔLES RESPECTIFS DE LUDOVIC ET CHRISTOPHE.

Qu’est-ce qui vous a poussés à devenir comédiens ?

Hubert : Quand j’étais gamin, j’avais une institutrice qui nous faisait faire de l’impro et j’aimais beaucoup

cette activité. L’adolescence a été compliquée pour moi, j’ai perdu le fil de tout cela mais finalement c’est revenu vers moi un peu par hasard à la vingtaine suite à ma rencontre avec Olivia Cote. Aujourd’hui c’est une actrice qui tourne beaucoup. Mais à l’époque, elle faisait du théâtre amateur. Je lui avais prêté une salle pour des répétitions. On a sympathisé et elle a fini par me donner un rôle dans sa troupe. On a joué comme cela quelque temps et puis elle a intégré l’École nationale de Théâtre de Strasbourg, ce qui a mis fin à cette première expérience.


Vous faisiez des études à côté…

Hubert : Je suivais des études de philosophie, j’avais bien conscience que j’aurais du mal à en faire un

métier. (Rires) Je me suis inscrit dans un cours de théâtre à Paris, à l’école Claude Mathieu. J’y ai passé

trois ans.


Vous décrochez votre premier rôle au cinéma à ce moment-là…

Hubert : J’étais en dernière année, et j’ai eu la chance de décrocher le rôle principal dans Le Chignon d’Olga de Jérôme Bonnell.


Après cela vous jouez un peu au théâtre et en 2004, vous intégrez une série quotidienne sur Canal+, Le Train…

Hubert : L’expérience était folle. Pendant huit mois, on a tourné tous les jours, le matin, et c’était diffusé le soir. On était sept acteurs, c’était hyper formateur.


Folco, racontez-nous votre parcours…

Folco : Toute mon enfance, j’ai été bercé par la filmographie de mon père. À huit ans, j’avais déjà visionné La Liste de Schindler. Je suis tombé amoureux du cinéma, des acteurs et du jeu. À l’âge de quinze ou seize ans, je me suis mis à faire un peu de standup. Et puis je me suis inscrit au Conservatoire d’Art Dramatique de Nîmes. Mais j’étais très réservé et je n’osais pas monter sur scène.


C’est embêtant…

Folco : Un peu ! (Rires) Je me suis mis à jouer des sketchs dans des bars à Nîmes, puis sur des scènes ouvertes à Paris. J’ai tourné dans plusieurs courts métrages, dans des publicités et progressivement j’ai commencé à avoir davantage confiance. J’ai rencontré une directrice de casting, Brigitte Brocarel, et j’ai tourné dans mon premier téléfilm. Ensuite les choses se sont enchaînées.


Folco, vous parliez de l’amour des acteurs, qui sont vos icônes à tous les deux ?

Folco : J’ai un amour inconditionnel pour Jean Dujardin. C’est lui qui m’a donné la foi ! (Rires)

Hubert : Il y en a tellement ! J’adore Patrick Dewaere, les films de Blier. Sean Penn, Daniel Day-Lewis…


Vous souvenez-vous du moment où l’on vous a proposé vos rôles dans Un Si Grand Soleil ?

Folco : J’ai passé un premier essai puis un second en 2018 et j’ai été pris, je ne savais pas très bien de quoi il s’agissait. Je ne connaissais personne. Je crois que j’ai vraiment réalisé quand j’ai vu les premiers épisodes.

Hubert : Moi à ce moment-là de ma vie, je galérais. J’avais décidé de prendre un peu les choses en mains en allant voir une coach à Paris. Je m’inscrivais à pas mal de castings et je suis tombé sur celui de Un Si Grand Soleil. C’était nouveau, je ne savais pas à quoi cela allait ressembler. Mais j’avais vraiment envie de bosser ! J’ai pris cette opportunité comme une sorte de seconde chance. Je me souviens très bien de mon premier jour. C’est toi qui m’as accueilli sur le tournage en me disant « tu vas voir, tout est super ! Tout va bien se passer ! » (Rires) On a accroché direct !


Parlez-nous de vos personnages …

Hubert : Christophe est un personnage assez complexe. Ce n’est pas juste un tueur. Il a un côté justicier. Il n’élimine que des ordures. Il n’est pas sadique. Il est vétérinaire, il aime les animaux. Il est aimant envers sa famille. Il est là pour ses amis. Et c’est assez étrange car depuis qu’il tue, il est devenu beaucoup plus populaire ! (Rires)

Folco : Après toutes ces saisons, j’ai toujours autant de mal à parler de mon personnage. (Rires) Mais je dirais que c’est un optimiste, un bon mec, un « monsieur Tout-le-Monde » mais dans le sens positif. Un mec populaire dont on peut se sentir proche.


Dans la vie, vous êtes amis. Mais dans la série, quels liens vos personnages entretiennent-ils ?

Folco : Ils travaillent tous les deux au zoo entre deux meurtres ! (Rires)

Hubert : Ils sont amis aussi !

Folco : Au début je te pique quand même ta femme !

(Rires)

Hubert : Oui, on a vécu une période un peu compliquée, mais on s’est retrouvés.

Folco : On rigole souvent à refaire l’historique de tous les mecs qu’elle a foutus en vrac en les consommant et en les balançant !

Hubert : Donc voilà, ils sont amis, puis ennemis, puis ils se retrouvent. Ils ont une belle relation en fait. Et c’est original d’être l’ami d’un serial killer sans le savoir !

Folco : C’est surtout original d’être un serial killer et d’avoir des amis !


Sur une quotidienne, le rythme de tournage est intense. Vous incarnez ses personnages sur la durée… comment vivez-vous cela en tant qu’acteurs ?

Hubert : C’est vrai mais en même temps il y a beaucoup de choses qui évoluent. Regardez mon personnage, il s’est beaucoup transformé depuis le début. Je suis passé d’un rôle très lisse, qui n’était d’ailleurs pas forcément pensé pour durer, à un personnage complètement hallucinant.

Folco : Il y a des moments où l’on est totalement dans le bouillon, où l’on est en pleine intrigue, « en pleine arche » comme l’on dit. Mais il suffit de prendre un peu de recul pour façonner tout ça. On est assez libre en fait. La production nous fait confiance, c’est très important.


Qu’est-ce qui est le plus dur alors dans une quotidienne ?

Hubert : Je ne sais pas trop. J’aime le côté à flux tendu, cela procure beaucoup d’adrénaline. Il y a un côté un peu sportif. Après je crois qu’il faut accepter que parfois des choses nous échappent, sinon on est mal tout le temps. Tu expérimentes beaucoup en tant qu’acteur, encore une fois on a beaucoup de liberté.

Folco : Et essayer d’être là, vraiment là le plus possible. Moi je pense qu’on prend trop de plaisir, on est beaucoup trop chanceux ! (Rires)


Vous estimez-vous chanceux ?

Folco : Totalement. Nous exerçons le métier que nous aimons, et ce que le public nous rend est énorme.


Qu’est-ce qui vous lie dans la vie ?

Folco : Déjà on est tous les deux très amoureux de nos femmes ! On a trouvé l’amour tous les deux sur la série. Hubert avec Malya Roman qui joue le rôle d’Élise. Et moi avec Elisabeth qui est costumière dans le cinéma.

Hubert : C’est vrai que c’est fou les points communs de nos deux histoires d’amour. On partage aussi le goût de l’écriture.

Folco : On se pose la question de travailler ensemble d’ailleurs. Je développe un projet de série qui me tient vraiment à coeur.


De quoi s’agit-il ?

Folco : Une mini-série, Sam Wilde, une comédie décalée qui parle de courage, d’aventure. C’est un projet que j’aimerais vraiment tourner ici. Et puis j’ai pensé à Hubert aussi pour y jouer.


Des actus ?

Hubert : J’ai joué dans un film américain Poor Things de Yórgos Lánthimos. C’est un petit rôle mais j’ai tourné à Budapest avec Emma Stone. L’histoire est complètement folle, c’est un peu le mythe Frankenstein mais au féminin. C’est une femme à qui on a greffé un cerveau de bébé. C’est drôle et fantastique ! L’univers est génial et il devrait sortir pour le prochain festival de Cannes.

Folco : Hubert est capable de s’immiscer dans beaucoup d’univers et de genres différents. Moi j’ai tendance à aller vers la facilité, vers ce que je suis.

Hubert : On puise forcément dans ce que l’on est. Surtout sur une quotidienne, parce que tout va très vite.

Folco : J’ai joué un second rôle dans une série qui s’intitule Elles brillent, diffusée sur Netflix depuis décembre. C’est une série qui se passe dans les années 1970. J’ai tourné en anglais, et c’était une belle expérience, mais pour tout vous dire je n’ai pas encore osé regarder.


Vous ne vous regardez pas ?

Folco : Toujours d’un oeil, de loin. Je me déteste ! (Rires) Pourtant, dans une interview, Brad Pitt disait qu’il regardait tous ses projets, car cela fait aussi partie du travail. Il faut apprendre à le faire.

Hubert : Pour moi c’est hyper important, je vérifie tout ce que je fais pour voir si j’ai merdé ou pas. Comme on travaille très vite, j’en ai besoin, ça me rassure. Et c’est cela qui est délicat dans notre métier, on est à la fois l’instrument et l’instrumentiste. C’est difficile d’avoir du recul.


Qu’est-ce que vous aimez l’un chez l’autre ?

Hubert : Il a du coeur, c’est cela que j’aime chez lui.

Folco : Je le vois comme un grand frère. Et puis son humour ! Putain ! C’est le mec le plus drôle du monde.


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