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TONYA KINZINGER

FOREVER


C’EST LA PLUS FRANÇAISE DES AMÉRICAINES. TRENTE ANS QU’ELLE FRISSONNE POUR SON MÉTIER, ET QU’ELLE BRILLE À L’ÉCRAN. L’ÉNERGIE VITALE, LA PULSION DE VIE, LE PLAISIR DE JOUER, L’INCARNATION IMMÉDIATE.

Tout ça, c’est elle. Une actrice devenue phare au fil des ans et des envies. Un corps qui court les plateaux et les théâtres, qui danse, qui vibre d’expression, qui vibre pour exprimer. « Quand j’étais enfant, trois choses comptaient pour moi. Mon Saint-Bernard, mes chevaux et la danse. Je ne faisais que ça et je ne voulais faire que ça. J’ai commencé les claquettes à l’âge de trois ans, le jazz à sept ans puis le classique à douze ans. J’ai dû beaucoup travailler pour rattraper la formation classique. » À quinze ans, alors qu’elle se prépare pour une compétition chez son oncle dans les Hamptons, elle est abordée par un photographe pour faire des photos. « Je me suis retrouvée en couverture du Hamptons Magazine. J’avais déjà fait des photos, plus jeune, pour des catalogues de costumes, mais je ne me projetais pas dans cette carrière, je voulais être danseuse. » Repérée par l’agence Ford, les choses vont très vite s’accélérer. Après seulement deux mois de contrat, elle est sollicitée par une agence parisienne. « À seize ans, j’ai tout quitté pour venir m’installer en Europe, entre Paris et Milan. Je ne parlais pas un mot de français ! Mais c’était génial ! La peur n’est pas paralysante chez moi, elle me stimule ! ». À ce moment-là, la jeune Américaine est loin de se douter de la tournure des évènements. « J’avais fait des vidéos où je dansais avec un ami chorégraphe. Sans m’en demander l’autorisation, il les a envoyées pour le casting de Dancing Machine de Gilles Béhat, avec Alain Delon, Claude Brasseur et le danseur étoile Patrick Dupond. La production a voulu me rencontrer. Et j’y suis allée sans trop réfléchir. » À seulement vingt ans, elle donne la réplique à l’un des acteurs français les plus populaires de sa génération. « À l’époque je ne savais pas qui il était pour les Français. Je lui avais confié mes doutes. Je ne savais pas ce que je faisais, je n’étais pas comédienne et je ne parlais pas très bien français. Je ne comprenais rien à mon texte. Il a été super. Il m’a dit “laisse tomber le texte, utilise tes mots à toi. On n’a pas besoin de faire d’école pour être comédien” ». Si l’expérience est incroyable, Tonya se blesse gravement pendant le tournage. « Les médecins me disaient que je ne pourrais plus avoir de carrière en tant que danseuse. À ce moment-là, il m’a fallu choisir. Entre le mannequinat et la comédie, j’ai choisi de jouer. » Elle entre par la grande porte. Guy Marchand, Pierre Mondy, Vincent Cassel... les débuts sont fulgurants. Au milieu des années 1990, elle intègre le casting d’Extrême Limite, l’une des séries cultes de TF1. « J’ai eu la chance de commencer avec des acteurs expérimentés mais avec ce feuilleton, je savais que j’allais avoir la jeunesse que je n’avais pas eu le temps de vivre. On se voit moins avec les années, mais on est tous restés une super bande de potes. » Peu de temps après sa création, elle rejoint ensuite le casting de la série Sous le Soleil. Pendant treize ans, elle y incarne le rôle de Jessica. « J’ai littéralement grandi avec la série. J’ai commencé alors que j’étais jeune femme, je me suis mariée, j’ai eu mon fils… je suis devenue une femme en même temps que mon personnage. » En parallèle, la comédienne multiplie les projets, au théâtre mais aussi à la télévision. En 2014, elle participe à l’émission Danse avec les Stars. « J’ai adoré cette expérience. C’est un peu comme au théâtre, tu as cette sensation comme de marcher sur un fil. Le nombre de fois où j’étais derrière Maxime Dereymez, mon partenaire, au Zénith, devant 5 000 personnes, à me demander mais pourquoi je me fais ça ! Pourquoi je suis là ? Et puis la musique commence, tu le fais et tu as l’impression de voler ! » Depuis 2019, elle joue le rôle du docteur Janet Lewis dans la quotidienne Un Si Grand Soleil. Un rôle qui offre un personnage écrin à une excellente actrice. « C’est une femme qui est très respectée, qui a tout sacrifié pour sa carrière, mais qui n’a pas été présente pour sa fille. Elle est en couple avec le commissaire qui est joué par Yvon Back. C’est un super partenaire, on s’amuse beaucoup. » Pas question pour autant de se limiter à un seul projet. À l’affiche de Bas les Masques, une pièce de boulevard mise en scène par Olivier Macé où elle donne la réplique à Patrice Laffont, elle participera dès le mois de mai au projet initié par Séverine Ferrer, La voie des femmes. « Quand j’ai fait Danse avec les Stars, je me suis confiée sur la perte d’un enfant. Séverine m’a appelée quelques années après, et m’a demandé de participer à son projet, La voie des femmes, une série de témoignages délivrés et confiés par des femmes. Nous serons cinq sur scène à chaque fois pour raconter nos histoires ou celles des autres. Quand j’ai vécu la mienne, j’avais l’impression d’être seule au monde. J’avais honte d’en parler. Ce qui m’importe aujourd’hui c’est de dire à ces femmes qui vivent la même chose, qu’elles ne sont pas seules. » Un projet qui lui tient particulièrement à coeur et dont les droits d’auteur seront reversés à des associations qui oeuvrent pour venir en aide aux femmes. Son défi le plus grand ? Toujours faire les choses avec envie. À 54 ans, elle rayonne, insufflant sur scène comme à l’écran une énergie souveraine.


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